LA CONSOMMATION LOCALE AU TOGO, RÉALITÉ OU MYTHE? AVIS DES LEADERS... Vol 1

 



 

La consommation locale est au cœur de tous les débats à tous les niveaux au Togo, au vu de son importance capitale dans le développement économique et social du pays. Le mois d'octobre a été déclaré Mois de la consommation locale au Togo. Quel bilan après ce mois ? Que retenir ? Quelle est la réalité sur le terrain ? La consommation locale au Togo, est-elle un mythe ou y a-t-il du concret ? Y a-t-il un réel impact ? Pour répondre à ces questions et mettre la lumière sur la thématique, nous avons recueilli des avis de quelques Leaders incontournables dans la promotion de la consommation locale au Togo, dont deux pour nous éclairer dans cet article. Écoutons les leaders Didier KISSODE et Elom Paul KPELLY, c'est parti !

 

 

Voici la question qui leur a été posée :

 

 

Que pensez-vous de la consommation locale, d'un point de vue global ?

Quels sont les problèmes constatés et les solutions que vous préconisez. Et si vous avez un/des conseil.s à donner à un producteur local, ce serait quoi ?


 

La consommation locale au Togo selon Didier KISSODE


 

Acteur incontournable de la consommation locale au Togo, Didier KISSODE fait partie de ces acteurs dont l'engagement auprès des jeunes entrepreneurs n'est plus à démontrer. Entrepreneur et Consultant en stratégie de communication digitale, promouvoir, faire connaître les produits locaux et aider les entrepreneurs locaux à gagner en visibilité notamment sur le digital à travers des stratégies efficaces constituent entre autres ses actions.

 

Son avis est tourné vers le point de vue microéconomique du sujet. Pour lui, il y a des efforts qui sont entrain d'être fait et qui sont à soutenir, autant au niveau des entrepreneurs avec le dynamisme et l'élan en terme de production locale qu'au niveau des autorités, notamment avec des programmes comme le FAIEJ, NUNYALAB et bien d'autres qui soutiennent et financent les jeunes producteurs.

 

En première position, le gros souci au niveau des producteurs qui font de la transformation est au niveau du packaging, au Togo, le niveau est très faible en terme de packaging, contrairement à nos voisins Anglophones dont nous consommons les produits régulièrement dans nos boutiques, leur packaging est au TOP, et ça fait toute la différence. Les entrepreneurs locaux n’ont pas les infrastructures nécessaires ou les dispositifs adéquats pour avoir de bons packagings, du coup, ils se tournent vers le Ghana ou la Chine pour commander des trucs afin d’avoir un niveau acceptable de rendement, toutefois, cela reste largement insuffisant et une grande partie est faite de façon archaïque.

La solution à ce niveau serait que le Gouvernement mette en place un centre de transformation en terme de packaging, comme la PIA, où peut être installer un label de fabrication d’emballage ou de packaging de qualité afin d’aider les entrepreneurs locaux. Aussi, il faudrait subventionner le frère Archile NOUSSIAH qui s’est positionné dans la fabrication des emballages avec les papier ciment “CivicBag”. Avec du financement, ses coûts de production vont baisser, et il peut également subventionner des jeunes entrepreneurs avec des coûts abordables.

En deuxième position, il y a un gros challenge de positionnement en terme de branding, les entrepreneurs locaux n’ont pas assez de notion en terme de branding pour vendre une image assez pérenne, assez stratégique de leur produit. La solution serait de se former, renforcer leurs capacités sur la thématique, pour se positionner, aussi, travailler avec des professionnels de la communication et du marketing, des consultants qui se donnent corps et âmes afin d’aider les entrepreneurs locaux à se positionner de façon stratégique pour gagner leur part de marché afin d’atteindre leurs objectifs.

En troisième position, il y a un constat déplorable, c’est qu’il y a une limitation des objectifs des entrepreneurs à Lomé, alors que le Togo, c’est 5 régions. Même s’il est vrai que Lomé compte à elle seule pratiquement 2 millions de Togolais, ce qui est considérable, ce n’est pas une raison pour s’y limiter, car il y a +ou- 6 millions de Togolais qui attendent dans les autres villes et à l’intérieur du pays, et ce qui est plus intéressant, c’est que la plus part des produits qu’on trouve à l’intérieur transitent tous par Lomé, ainsi c’est une opportunité à saisir. Avec les efforts de décentralisation et de promotion de la consommation locale, ça commence par rentrer dans la tête du consommateur lambda qui vit dans une région aussi éloignée que ce soit.

 Ainsi des initiatives assez intéressantes sont prises à l’intérieur du pays au profit des jeunes entrepreneurs, c’est le cas par exemple de certains Hôtels à l’instar de l’Hôtel Dapaong qui ont installés des vitrines spécialement pour faire la promotion des produits locaux. Donc il est important que les jeunes entrepreneurs locaux ne se limitent pas seulement à Lomé, mais de façon stratégique, aller à la conquête du marché intérieur et plus tard, le marché sousrégional. Un exemple parfait qui inspire, c’est celui de la société Gounou au Bénin, qui produit du chocolat made in Bénin et qui fait la fierté de son pays à l’intérieur ainsi qu’à l’extérieur.



La consommation locale au Togo selon Elom Paul KPELLY




Entrepreneur et promoteur de KingCafé, la première marque de café premium encapsulé au Togo, c’est un grand acteur de la production locale et aussi un Expert en Économie Industrielle.
 Il nous donne son avis d’un point de vue macroéconomique. 

Pour lui, malgré les efforts qui sont faits ces dernières années, la consommation locale est encore très faible (pour ne pas dire quasi-inexistante), et pourquoi ? Parce que la production locale reste encore très faible, si on considère que pratiquement plus de 90% des produits qu’on retrouve sur notre territoire est importé. Et c’est un gros challenge qui reste à relever, puisse-qu’on ne peut parler de consommation locale que s’il y a la production locale.


D’où vient le problème ?

Selon lui, le problème majeur, c’est la question du financement. Pour produire quantitativement et qualitativement et à un coût abordable, il faut du financement pour acquérir les équipements adéquats, mettre en place les infrastructures adéquates pour un fonctionnement optimal ; les banques nationales ne sont pas en conditions de financer des entrepreneurs locaux, et les rares fois que cela se fait, les taux d’intérêt et font fuir. Cela amène les PME/PMI nationales à se tourner vers les investisseurs étrangers et de cela découle la fuite des capitaux, ce qui est en effet une perte économique pour le pays. Et tout ceci est une question de Politique Économique et Monétaire. Il explique : ayant autrefois travaillé au parlement italien, il a pris l’exemple de l'Union européenne.


Que font les pays de l’UE ?

Ayant compris que ce sont les PME et non les GE qui vont développer leur pays, ils font ce qu’on appelle le lobbying, les Etats vont à la Banque Centrale Européenne pour négocier les financemets des banques nationales sur des conditions favorables au financement des PME et PMI. Ainsi, la banque centrale finance les banques nationales sur des conditions qui les obligent à financer des PME et PMI qui viennent avec des projets relatifs à des secteurs spécifiques (selon les négociations avec les Etats), avec des taux d’intérêts relativement faibles et l’Etat se porte garant de ces prêts auprès de ces banques.
Selon lui, pour pallier le problème de financement des entrepreneurs locaux, c’est ce que nos Etats doivent faire, c’est ce que l’Etat Togolais doit faire. Puisse que le rôle de l’Etat, ce n’est pas de financer les entreprises, mais de mettre en place un climat d’affaires favorable aux entrepreneurs locaux afin qu’ils soient dans de bonnes conditions, l’Etat peut négocier avec la BCEAO pour que nos banques puisse financer plus rapidement et avec des taux d’intérêts faible les PME et PMI Togolaises.



QUE RETENIR ENFIN ?


Au vu de ces deux avis, il faut noter que le chantier est encore grand, et que le travail à faire n’est pas seulement sur le plan microéconomique, mais également sur le plan macroéconomique. Et ce serait vraiment dommage que l’on se méprennent de nos jours sur ces sujets. Vous informez est notre mission, et dans les jours à venir, d’autre avis seront publiés sur ce blog. 

 

Sur ce blog, notre mission est de mettre la lumière sur ces potentialités dans notre communauté, qui malgré un écosystème pas évident, arrivent à faire leur preuve et tirer leur épingle du jeu, ces jeunes dont l’engagement force l’admiration et l’inspiration à plus d’un. En deuxième position, mettre la lumière sur les produits locaux et en faire la promotion. Notre objectif est de parvenir à dénicher des partenaires commerciaux à ces jeunes qui font la fierté de notre patrie. Vous êtes acteur économique ou social, ou vous êtes un AMOUREUX DU LOCAL TOGOLAIS ? Considérez ce blog comme un lieu de rencontre d’affaire d’avenir au Togo. Vous trouverez vos futurs partenaires commerciaux par ici, n’hésitez pas à nous contacter pour plus d’informations, ou mise en relation. 


Alors, que pensez-vous de cet article ? Avez-vous des opinions divergentes sur le sujet ? N’hésitez pas à en partager avec nous dans les commentaires  et à partager l’article autour de vous. Merci.

A bientôt pour un nouvel article !!!

Par Gaston ABOTCHI, Content Manager chez @Amoureux Du Local Togolais

09 / 11 / 21

 

Commentaires

Unknown a dit…
Ahhhh très pertinent je tiens sincèrement à vous féliciter pour ce que vous faites de nous ouvrir plus les yeux sur le sujet.
KAP a dit…
C'est super et à encourager.. Félicitations 🎊
Gaston ABOTCHI a dit…
Merci à vous aussi pour le soutien
Gaston ABOTCHI a dit…
Merci du soutien chef